C’est le début de la très retentissante « Affaire Maddie McCann » , considérée à ce jour comme l’une des affaires non élucidées ayant mobilisé le plus de monde et d’attention à l’international.
Entre 2007 et 2013, les enquêteurs Britanniques et Portugais vont mener de front et parallèlement les investigations, épluchant d’interminables pages de dossier, interrogeant des centaines de suspects tandis que les rumeurs les plus folles vont circuler sur le sujet, signalant la présence de Maddie en Espagne, en Italie et même au nord du Maroc et en Australie.
Kidnappée par un réseau pédophile , séquestrée quelque part, adoptée ou assassinée , qu’est-il vraiment advenu de la petite Maddie McCann ?
Source : dw
Je vous propose de découvrir ou de redécouvrir avec moi cette affaire encore jonchée d’énigmes et de zones d’ombres avec un rebondissement récent survenu en 2020 et qui pourrait peut-être marquer le dernier acte de cette tragédie.
Comme beaucoup de familles britanniques à l’approche des vacances de printemps , les McCann ont désespérément besoin de repos et de soleil pour fuir la grisaille du climat et le stress d’une vie professionnelle bien remplie . Leur choix est déjà fait : ils partent pour une dizaine de jours au Portugal. Le pays a tout pour plaire : à moins de deux heures d’avion, bien ensoleillé , réputé pour sa convivialité et sa bonne cuisine et une véritable aubaine niveau rapport-qualité-prix.
Pour ces vacances , Kate et Gerry ont longtemps songé à des endroits plus dépaysants comme l’Inde ou la Thaïlande mais voyager aussi loin avec trois enfants en bas âge n’aurait pas été de tout repos. Déjà que l’ainée, Madeleine, a souvent le mal de transport quand les heures de vol s’étirent.
Katherine et Gerald McCann sont médecins et parents de trois enfants, avec tous les soucis et les responsabilités que cela implique. Ils habitent une jolie maison dans un quartier résidentiel de Leicester à 170 kilomètres de Londres. L’ainée , Madeleine dite « Maddie » , est âgée de bientôt quatre ans et les jumeaux Sean et Amélie , ont deux ans.
Le départ au Portugal est prévu pour le 28 avril 2007. Un couple d’amis des McCann et leurs enfants sont également du voyage. A leur arrivée à l’aéroport international de Lisbonne , les deux couples louent des voitures pour faire le trajet jusqu’à Algarve au sud du pays. Arrivés à destination en début de soirée, ils s’installent au complexe hôtelier « Ocean Club Resort » à Praia da Luz où ils ont réservé au préalable.
« Ocean Club Resort » est une résidence hôtelière , spécialisée dans le tourisme de masse et qui reçoit régulièrement des familles venues essentiellement du Royaume-Uni et d’Irlande. Certains y ont leurs même leurs habitudes depuis longtemps puisqu’ils y viennent en vacances chaque année. Du reste, l’endroit est calme avec des équipements adaptés aux enfants. Une grande piscine commune et un bassin sont à la disposition des résidents et la plage est située qu’à cinq minutes de marche en sortant de l’hôtel.
Tous les équipements, en passant par la nourriture et l’animation sont axés sur les besoins des familles. Pour ceux que la nourriture répétitive du buffet « all inclusive » , commence à lasser, un choix assez important de bars à tapas , de restaurants, de tavernes , de pubs et de nightclubs s’offre dès qu’ils franchissent le seuil de la résidence. L’arrivée des touristes Anglais est une vraie aubaine pour les propriétaires de ces établissements qui peuvent dès lors commencer la haute saison avant l’heure.
Kate , Gerry et leurs trois enfants occupent l’appartement numéro 5. Leurs quatre premiers jours de vacances se passent de manière idyllique : les petits passent leurs journées à la piscine, surveillés par les mamans et le soir venu , les adultes s’en vont diner dans un bar à tapas vivement conseillé par les employés de l’hôtel.
Le restaurant a d’ailleurs le mérite de n’être qu’à quelques mètres de l’hôtel. Chaque soir avant de sortir diner , Kate McCann , obéissant au rituel du coucher qu’elle a instauré à ses enfants depuis leur naissance , s’assure qu’ils se sont tous brossés les dents et qu’ils ont tous leurs doudous avant d’aller au lit. Avant d’éteindre la lumière , elle prend toujours le temps de leur lire une histoire. Maddie adore cela, les histoires avant le coucher. Kate embrasse ses enfants et s’en va rejoindre les autres au restaurant.
Satisfaits du lieu, les McCann et leurs amis commencent à programmer une escapade à Lisbonne et à Porto prévue pour le weekend. Ils songent à passer leurs journées de farniente à tester de bonnes cuvées et faire une virée en bateau , se perdre dans les ruelles escarpées et obscures de l’ancienne ville et aller écouter le soir venu les chanteurs de fado dans une taverne. Cela promet d’être excitant.
Pour les petits, ils peuvent toujours avoir recours au service de garde d’enfants que propose l’hôtel. C’est entendu. Les quatre amis trinquent , satisfaits du bon déroulement des choses, heureux d’être loin du brouillard et du stress, heureux d’être tout simplement en vacances dans un pays étranger.
Source : francetvinfo
La journée du jeudi 3 mai se passe tranquillement comme les précédentes. Dans la matinée, Kate McCann et son amie s’en vont faire une virée shopping au centre-ville tandis que Gerry et l’autre papa emmènent les enfants au bord de la mer. Dans l’après-midi , les deux couples d’amis se donnent rendez-vous dans leur coin habituel où ils sont accueillis à présent comme des clients de longue de date.
Vers 20h30, Kate McCann va se changer , fait diner les enfants , leur raconte une petite histoire avant de les mettre au lit. Son mari est déjà parti pour réserver leur table. La petite Maddie demande à sa mère de rester un peu plus avec elle et lui tenir la main jusqu’à ce qu’elle s’endorme tout à fait.
Après s’être assurée que les enfants dorment tous les trois , Kate quitte l’appartement à petits pas et laisse la porte du patio entrebâillée . De toute façon, le restaurant à tapas n’est qu’à 100 mètres, cela leur permettra aussi bien à elle qu’à son mari de faire des allers et venues les prochaines heures pour vérifier si tout va bien.
Vers 21h00 , les McCann et leurs amis s’installent pour diner. Quelques minutes plus tard , leur amie se rend une première fois à la résidence pour faire une tournée d’inspection , elle constate alors que tout va bien et revient au restaurant. Une demi-heure tard, elle est relayé par Gerry McCann qui s’y rend à son tour , lui aussi remarque que tout va bien, Maddie et les jumeaux dorment à poings fermés. Tranquillisé , il retourne diner et la soirée se poursuit dans l’insouciance.
A 22 heures , c’est au tour de Kate d’aller faire une troisième inspection dans l’appartement. Elle parcourt les 100 mètres qui séparent le bar à tapas de l’hôtel , contourne la piscine, rentre dans l’appartement et essaye de faire le minimum de bruit pour ne pas réveiller les enfants.
A son étonnement, elle constate que la porte d’entrée vient de claquer derrière elle comme s’il y avait un courant d’air. Elle fonce alors dans la chambre des enfants. Là , elle constate que les volets sont grands ouverts , pourtant elle avait pris soin de tout bien fermé en s’en allant diner tout à l’heure !
De plus en plus paniquée, Kate se précipite sur le lit des jumeaux Amélie et Sean ,qui sont bien là , toujours endormis, mais alors qu’elle se dirige vers le petit lit d’appoint où dort Maddie , elle ne trouve pas la fillette et les draps sont jetés par terre. Tremblante , Kate retourne les draps, regarde sous le lit, dans l’armoire , mais Maddie n’est pas cachée dans la chambre. Elle fait rapidement le tour de l’appartement , cherche dans leur proche chambre à coucher , dans le patio , sur le balcon , mais aucune trace de Maddie, comme volatilisée .
« Ils l’ont enlevé ! Ils l’ont enlevé ! » Se met à crier Kate , complétement prostrée et en proie à une crise d’hystérie. Alertés par ses cris, quelques voisins immédiats commencent à surgir de leurs chambres , ceux des étages supérieurs aussi et le réceptionniste qui assure le service de nuit , monte en trombe vérifier ce qui se passe. Entre deux sanglots, Kate raconte que sa fille vient de disparaitre , que quelqu’un est rentré par effraction dans leur chambre et l’a enlevé.
Dans un élan de solidarité, tous les autres résidents présents se mettent immédiatement à chercher dans les étages , d’autres tentent tant bien que mal de calmer la mère qui continue à répéter « Ils l’ont enlevé , ils l’ont enlevé ! ».
Gerry McCann et le couple d’amis sont immédiatement prévenus et arrivent en trombe à l’hôtel.
A l’Ocean Club , l’état d’alerte général est donné, tous les résidents ont quitté leurs chambres respectives , ceux qui passaient leur soirée dans les nightclubs alentour sont eux aussi rentrés en apprenant la mauvaise nouvelle. Pendant que le réceptionniste , pendu au téléphone, se charge de prévenir la police et le directeur de l’hôtel, Gerry et Kate sont au bord de la crise de nerfs . Pour rajouter à leur angoisse, la police qui devait arriver dans quelques minutes ne se manifeste finalement qu’à 23h30, s’excusant d’avoir été retenue ailleurs par un incendie criminel.
Source : fr24news
Les policiers, accompagnés par les employés de l’hôtel et quelques voisins, ratissent le complexe hôtelier au complet. Les recherches durent ainsi jusqu’à cinq heures du matin sans résultats. La chaine de télévision locale SIC Noticias , prévenue entretemps , est arrivé sur les lieux de la disparition de la petite Madeleine McCann. Les journalistes veulent en savoir plus en interrogeant les parents , entrainés d’emblée et malgré eux, dans ce début de folie médiatique.
Prenant sur lui , l’air digne, Gerry McCann , accompagné de sa femme , fait une annonce devant les caméras de télévision :
« Les mots ne peuvent pas décrire l’inquiétude et la peur que nous ressentons suite à la disparition de notre fille Madeleine. Nous demandons à ceux qui ont une quelconque information au sujet de la disparition de notre enfant , aussi banale soit-elle, s’il vous plait, contactez la police portugaise, et aidez-nous à la ramener à la maison. Merci …»
Puis il adresse un message aux supposés ravisseurs :
« Si vous avez Madeleine, s’il vous plait, ne lui faites pas de mal, c’est une si gentille petite…Je vous en supplie, laissez-là revenir auprès de nous et auprès de ses petits frères et sœurs… »
Le Portugal tout entier se réveille le lendemain matin avec le visage de la petite Maddie dans toutes les informations à la une, éclipsant au passage toutes les autres nouvelles nationales et internationales . Elle est dans les quotidiens, à la télévision, et le message adressé la veille par ses parents, est rediffusé sur toutes les chaines locales.
La population compatie tout de suite , ébranlée par ce drame survenu sur son sol, étonnée qu’on puisse kidnapper des enfants dans des endroits aussi sécurisés que les hôtels.
Les postes frontières, les aéroports portugais et espagnols ainsi que les ports par où transitent les bateaux de croisières et les ferries sont également alertés.
A l’Ocean Club, les investigations continuent. De leur côté, certaines familles de touristes, commencent déjà à plier bagages , obligées d’écourter leurs séjours à cause de ces récents évènements , mais la police intime à tout le monde de ne pas quitter les lieux avant d’être interrogé au préalable.
Le périmètre entourant l’hôtel est entièrement fouillé. Craignant que le corps de l’enfant n’ai été noyé dans un cours d’eau, la police fonce au barrage le plus proche à Barragem da Bravura. L’endroit est peuplé par quelques caravanes et mobile-homes habités par des touristes de passage ou des résidents réguliers. La police leur donne la signalisation et leur montre la photo de Maddie , mais aucun des habitants ne l’a vu.
Tout de suite, la police portugaise est confrontée à un mur impénétrable en la personne de Kate McCann qui refuse tout bonnement de répondre aux questions d’usage posées aux parents dans des affaires similaires. Contre toute attente , son mari aussi lui emboite le pas et fait pareil, affichant un aplomb hors du commun et se complaisant dans le silence, imperméable à toutes les questions.
Déroutée par cette attitude peu habituelle, la police portugaise a toutes les peines du monde à faire parler Kate et Gerry. Ce silence volontaire de leur part , ajouté au choc linguistique , ne fait qu’aggraver la situation et retarder l’investigation.
Les frictions , d’ailleurs, ne sont pas loin et très vite, le couple de britanniques est pris en grippe par les autorités portugaises en la personne de l’inspecteur de police judiciaire, Gonzalo Amaral et bientôt aussi par la population qui juge leur attitude à peu trop froide et réservée pour l’ampleur de la tragédie qu’ils vivent.
Et pendant ce temps, aucun signe de vie de Maddie et de son prétendu ravisseur ne se manifeste.
En Angleterre , la nouvelle de la disparition de la fillette prend tout de suite les allures d’une cause nationale. Dans la presse et la télévision, la petite bouille blonde de Madeleine génère émotion et inquiétude. Les mères de famille commencent d’emblée à s’identifier à Kate et lui envoyer des messages de soutien.
Appuyés par le gouvernement britannique , le couple McCann, depuis le Portugal , initie une véritable machine de guerre médiatique et fait de la presse et des tabloïd, leurs véritables alliés dans l’affaire.
Les investigations au Portugal continuent à tâtons. Les interrogatoires commencent dans les locaux de police d’Algarve et les résidents de l’hôtel , présents la nuit de la disparition, sont entendus un par un. Les témoignages s’enchainent , beaucoup retiennent l’attention des policiers notamment celui des résidents de l’étage en dessus de celui où logeait la famille McCann.
Ces derniers démentent le fait que le couple McCann s’est relayé chaque demi-heure le soir du jeudi 3 mai pour venir vérifier si leurs enfants dormaient comme ils le prétendent. Ils ajoutent avoir même entendu la petite Madeleine crier à fondre le cœur et réclamer sa maman pendant une heure et quart sans qu’aucun de ses parents ne daigne venir la voir pour la tranquilliser.
Ce témoignage est pris très au sérieux par les policiers. Il est rapidement suivi par un deuxième plus percutant encore venant d’une touriste irlandaise, une certaine Nuala Smith, également présente sur place le jour de la disparition de Maddie.
Cette femme affirme avoir vu de son balcon Gerald McCann discuter avec un homme brun portant une petite fille blonde en pyjama rose dans ses bras. Elle ajoute que cet homme qu’elle n’a encore jamais croisé dans l’hôtel , s’est dirigé par la suite en direction de la plage, toujours avec la petite fille blonde, tenue à la manière d’un « paquet », maladroitement.
La touriste irlandaise se souvient parfaitement que la fillette ressemblait beaucoup à Maddie , avec les mêmes mensurations qu’elle.
A ce moment de l’enquête, il est bon de rappeler que le complexe hôtelier « Ocean Club » est une résidence non surveillée. Les allers et venues y sont fréquents pendant la journée et la nuit et nul ne se préoccupe de savoir si toutes les personnes qui pénètrent à l’intérieur sont des vacanciers ou de simples badauds ou curieux.
Cette situation n’a pourtant jamais inquiété plus que cela les vacanciers , car Praia da Luz a une renommée touristique importante et aucun problème sécuritaire n’y a jamais été signalé. La preuve , beaucoup de touristes ne ferment pas leurs portes à double tour la nuit venue.
Forts de ces deux témoignages qu’elle juge être d’une importance capitale , la police envoie la brigade canine dans la chambre d’hôtel des McCann afin de détecter des éléments qui auraient peut-être échappé à l’attention des enquêteurs lors de la première inspection.
Dès qu’ils sont entrés dans la chambre de l’appartement numéro 5 au premier étage , les deux chiens renifleurs se sont immédiatement dirigé qui derrière le sofa au milieu du petit salon , qui dans l’armoire des parents. Une odeur de cadavre en décomposition est tout de suite relevé par les deux chiens qui se mettent à aboyer et à s’agiter.
Dans la cuisine et la salle de bains, la police scientifique remarque à son tour la présence de petites taches de sang sur le rebord de l’évier et dans le bac à douche. Le lendemain, la police décide de perquisitionner la voiture de location du couple McCann, louée par Kate dès leur arrivée au Portugal quelques jours plus tôt. Et là aussi, la même odeur de décomposition est signalée dans le coffre de la voiture.
Pour rajouter encore plus aux suspicions de plus en plus grandissantes à l’égard de Kate et Gerry, la police retrouve dans le placard à pharmacie des flacons contenant des barbituriques et des somnifères. Kate sort alors de son silence et raconte qu’elle a pour habitude d’en donner occasionnellement et à petites doses à ses enfants car ils souffrent tous les trois d’insomnie et peinent à faire des nuits complètes.
Elle est médecin, elle connait la dangerosité de ces substances et leur pouvoir d’accoutumance, mais sait également bien les doser pour les adapter à des enfants en bas-âge. Cette affirmation est carrément prise comme un aveu par la police portugaise qui pense déjà avoir trouvé réponse à cette mystérieuse disparition.
Rapidement, les policiers vont être de plus en plus certains de la possible implication des parents dans la disparition de Madeleine , meurtre qu’ils ont probablement maquillé en disparition pour s’en tirer peinards.
Les enquêteurs creusent alors deux scénarios possibles : Kate , furieuse après un énième caprice de sa fille, l’aurait frappé ou poussé contre quelque chose, une commode ou un mur. La petite serait alors morte sur le coup. Paniquée, Kate aurait alors tout avoué à son mari et ils ont décidé ensemble de camoufler l’homicide en le faisant passer pour un kidnapping.
Le deuxième scénario serait que voulant aller diner tranquillement , Kate a accidentellement mal doser le somnifère et à involontairement tué sa fille.
En plus de cela, Kate McCann a dit à ses amis , qu’en rentrant le soir de la disparition dans la chambre de ses enfants, elle a tout de suite remarqué que quelqu’un est entré par effraction en cassant la fenêtre , qu’il y avait pleine de brisures de verre partout. Une révélation qui s’avère fausse puisque que les volets ont été trouvé intacts par la police et qu’aucune vitre n’a été cassée pour permettre l’introduction d’un individu à l’intérieur de la chambre à coucher.
Au plus de des témoignages des voisins des McCann , c’est aussi leur attitude qui leur met tout de suite à dos les médias portugais et les habitants. En effet, tout le monde est étonné de la froideur manifeste de ces deux parents, on dénonce carrément leur manque d’émotion, certainement une attitude britannique mal digérée par un peuple du sud plus enclin à manifester ouvertement ce qu’il ressent.
Source : timesofmalta
Une maman portugaise aurait pleuré, crié, harcelé les policiers, fait un scandale , l’attitude mesurée et pondérée de Kathrine McCann est jugée incompatible, presque théâtrale voire même cruelle.
Loin d’être pris en pitié , les McCann donnent toutes les raisons valables pour paraitre comme les possibles assassins de leur petite fille. Une thèse à laquelle beaucoup de personnes commencent à adhérer tout à fait.
Dans le reste du monde , la désormais très médiatisée « Affaire Maddie » passionne beaucoup les médias aussi bien aux États-Unis que dans toute l’Europe. Les manifestations de soutien à l’égard des McCann ne deviennent que plus fortes, surtout en apprenant que ces derniers font l’objet de suspicions de la part des autorités portugaises.
Pour leur manifester leur soutien, des métropoles européennes diffusent désormais le portrait de l’enfant sur des écrans géants avec la mention « Missing Maddie » avec deux numéros de téléphone d’urgence au Portugal et en Angleterre.
« Quiconque a vu Maddie doit impérativement contacter l’un de ces numéro.» Martèlent ces affiches publicitaires.
En Angleterre dans la ville de Leicester , la famille de Kate McCann se charge de faire la campagne de sensibilisation , donnant des conférences de presse , appuyés dans cela par le gouverneur de la ville en personne.
De son côté, Interpol diffuse un avis de recherche à l’international, ordonnant que les polices des frontières restent aux aguets du moindre élément suspect.
Fidèle à son habitude , le célèbre tabloïd britannique The Sun , se charge de son côté à relayer les ragots autour du couple et de ses enfants. Il ne se passe pas un jour sans qu’un nouvel article n’apparaisse sur Kate et Gerry et leur vie familiale est passée au scalpel. En Angleterre , ces deux médecins aux dehors tellement dignes et parfaits , attisent la curiosité de tous. Le moment est donc propice pour les présenter.
L’anglaise Kathrine Healy et l’écossais Gerald Patrick McCann se sont rencontrés en 1992 alors qu’ils terminaient leur cursus à l’université de médecine. Kate née en 1968 est originaire de Liverpool tandis que Gerry , également né en 1968, vient de Glasgow.
La famille McCann appartient à la classe moyenne aisée. Gerald McCann, diplômé en médecine sportive en 1992, a obtenu son doctorat en 2002 avant de se spécialiser dans la cardiologie . Katherine , elle , est diplômée de l’université de Dundee où elle a obtenu son doctorat en gynécologie obstétrique .
Ayant du mal à procréer naturellement , le couple a recours à l’insémination artificielle in-vitro pour avoir des enfants. Leur premier-né , Madeleine Beth , vient au monde le 12 mai 2003 suivie deux ans plus tard par deux jumeaux , une fille et un garçon, Amélie et Sean.
La famille McCann habite dans un quartier bourgeois à Leicester. Leur train de vie est très confortable. Ils projettent de mettre leurs enfants dans des collèges privés et songent déjà à leur avenir professionnel. Gerry a des revenus annuels de 75,000 livres sterling. Hormis son métier de praticien au Glenfield Hospital , il a été promu au poste de professeur à l’université de Leicestershire où il enseigne trois fois par semaine.
Du reste, le couple et ses jeunes enfants ont l’habitude de voyager régulièrement à l’étranger. Leur voyage au Portugal est un premier du genre, et Kate dira plus tard qu’elle et son mari ont choisi cette destination uniquement parce qu’ils se sont pris trop tard pour les réservations et qu’il n’y avait plus de place vacante ailleurs.
Le couple est décrit par ses proches et ses amis comme étant aimant et complémentaire , même si d’après les journaux à scandale et les médias , ils sont plutôt dépeints comme calculateurs, cupides , intéressés , jouant la comédie à la perfection et donnant l’illusion d’être des gens bien. Certains de leurs détracteurs disent même que l’idée d’avoir des enfants sur le tard , n’a jamais été dans les priorités de Kate McCann qui était plus axée sur sa carrière professionnelle et rechignait à l’idée de devenir maman.
Début 2008 au Portugal, la police repère la trace d’un nouveau suspect. Il s’agit cette fois-ci d’un certain Robert Murat , un touriste écossais de trente-trois ans , résident à Praia da Luz et déjà condamné une fois pour une sombre affaire de pédophilie. Robert Murat qui a pris part aux recherches pour retrouver la fillette , est soupçonné pendant un moment , dénoncé par une mère de famille qui raconte l’avoir vu plusieurs fois observer longuement Maddie quand elle nageait dans la piscine.
Mis en examen, Robert Murat nie toute implication dans l’affaire et dit avec preuves à l’appui , avoir visité Lisbonne le jour de la disparition de l’enfant. Après vérification d’indices notamment un billet de train et les tickets de caisse d’un restaurant et d’un bar , ses aveux s’avèrent vrai et il est finalement mis hors de cause.
Même chose pour les parents Kate et Gerry , longtemps dans le collimateur de la police portugaise qui finit par lever leur mise en examen , faute de preuves , les traces de sang trouvées dans leur chambre n’ayant rien donné de probant.
Et depuis , plus rien, l’enquête stagne. L’inspecteur de police , Gonzalo Amaral très remonté contre les McCann depuis le début, démissionne de son poste. Au Portugal , le dossier Maddie est classé en juillet 2008 pour faute de preuves. Alors pour calmer les esprits, la police déclare que l’enquête sera réouverte dès que de nouveaux éléments viendront la relancer.
Bouleversés, craignant que leur fille ne tombe dans les oubliettes, Kate et Gerry, rentrés entretemps en Angleterre avec leurs deux autres enfants, prennent une décision sans appel. Désormais , ils vont devoir toquer à toutes les portes pour faire bouger les choses, quitte à y consacrer le restant de leurs jours. Et c’est ce qu’ils font.
Une compagne médiatique importante couvre cela. Les McCann deviennent peu à peu les porte-parole de leur propre cause, enchainant les apparitions télévisées en Angleterre d’abord , toujours main dans la main, parlant avec calme et cohérence sans jamais chercher à attiser la pitié. Chacune de leurs interventions est suivie par des millions de téléspectateurs dans le monde.
Dans la foulée, ils sollicitent l’aide du premier ministre britannique d’alors, David Cameron qui charge à son tour Scotland Yard du dossier de Maddie. La police britannique passe ainsi deux ans entiers à éplucher le dossier d’investigation entrepris précédemment au Portugal. Durant cette opération, trente-sept enquêteurs sont mobilisés et très rapidement, ils se heurtent à un véritable casse-tête chinois. En effet, le dossier d’investigation contient plus de 100.000 pages, ce qui n’est pas une mince affaire, par où commencer dans tout ce cafouillage de notes tapés en portugais, les centaines de photos, les témoignages à non pas finir !
Andy Redwood , l’un des inspecteurs en chef , abat un vrai travail de titan, n’hésitant pas à se déplacer jusqu’à deux fois par semaine au Portugal à la recherche de nouvelles pistes , préalablement négligées par la police locale.
La campagne médiatique du couple McCann continue de son côté et rallie chaque jour de plus en plus de partisans. Gerry crée le site www.lookformaddie.com , une sorte de blog personnel illustré qui égrène le déroulement de l’affaire depuis ses prémices et constamment mis à jour. Le site internet donne également la possibilité aux utilisateurs de faire des dons en argent et en quelques semaines seulement , la page réussie à générer un million et demi d’euros, somme sensée couvrir les frais de détectives privés engagé par la famille mais aussi pour payer les nombreux déplacements des parents hors de l’Angleterre pour les besoins de l’enquête.
Des rubans jaune et vert , symboles de l’espoir , sont également proposés à chaque don d’argent versé.
A l’ouverture du championnat de la Coupe d’Angleterre de football qui se tient à Glasgow, des tracs sont distribués dans les tribunes et des t-shirt avec la photo de Maddie sont vendus aux spectateurs. Au centre-ville de la capitale écossaise, les écrans géants projettent en permanence le visage de la fillette.
Le groupe de rock écossais Simple Minds lui rend à son tour hommage en lui dédiant sa chanson légendaire « Don’t You Forget About me ? » littéralement « n’est-ce pas que tu ne m’oublieras pas ? ».
Des stars du ballon rond comme Cristiano Ronaldo et David Beckham se joignent à la cause et en parlent publiquement. Les personnalités politiques ne manquent pas à l’appel puisque le premier ministre Gordon Brown et même la famille royale offrent leur soutien aux parents de la petite fille.
Dans un élan de générosité et de solidarité, le milliardaire et célèbre patron de la chaine Virgin , Richard Branson, met à la disposition du couple McCann un jet privé pour assurer ses déplacements dans le monde entier. Grâce à cela, les parents de Maddie se rendent dans plusieurs pays pour parler de leur cause , donnant des conférences de presse un peu partout , assurant garder l’espoir de retrouver leur fille vivante un jour. Fervents catholiques , ils sont reçus en grande pompe par le pape Benoit XVI en personne en 2011. Ce dernier donne une messe à l’honneur de Maddie et bénit sa photo.
Pourtant en Angleterre comme ailleurs, beaucoup de sceptiques continuent à mettre en doute la supposée innocence des parents notamment celle Kate, que certains dépeignent comme une femme acariâtre , névrotique et peu préoccupée par ses enfants. Lors d’un reportage de la chaine CNN , le chroniqueur judiciaire et journaliste Martin Brunt interviewe le couple en essayant de leur poser des questions pièges pour les mettre au pied du mur.
Face à lui, Kate et Gerry, main dans la main et parfaitement sereins, essayent tant bien que mal de répondre aux questions , mais le malaise est déjà palpable sur le plateau.
« – L’hôtel où vous avez séjourné offrait des services de garde d’enfants peu onéreux , pourquoi , vous qui êtes médecins et gagnez assez bien votre vie vous n’avez pas eu recours à ce service ?
Gerry McCann : Ce n’est pas une question d’argent. Depuis que nos enfants sont nés , nous avons rapidement instauré une routine pour le coucher comme se laver les dents, leur lire une histoire , ne pas les laisser boire trop de liquides…etc. Supposons que vos enfants soient dans une chambre à l’étage et que vous êtes dans le jardin , seriez-vous en mesure de les entendre ? Non. Pour nous, c’était le même cas de figure , nous étions dans un restaurant à seulement quelques mètres de notre hôtel et nous avons passé la soirée à nous relayer jusqu’à ce qu’on découvre que notre petite Madeleine n’était plus dans son lit.
Martin Brunt continue sur sa lancée :
D’accord, mais une maison reste beaucoup plus sécuritaire qu’un complexe hôtelier surtout quand ce dernier se trouve dans un pays étranger, vous ne croyez pas ? D’après ce qu’on m’a dit, ce n’était pas une résidence surveillée et tout le monde pouvait y entrer et sortir sans subir de contrôle au préalable. Les gens vous critiquent pour ces raisons même si je sais et j’ai vu que vous êtes des gens instruits et proches de vos enfants.
Gerry McCann : Nous ne ressentions aucun danger ou menace au niveau de la résidence et puis les rapt d’enfants ne sont généralement pas une chose courante dans ce genre de lieu , jamais on n’aurait pas pensé que quelqu’un puisse s’introduire dans notre chambre pour voler un de nos enfants alors que nous étions en vacances. »
Le journaliste s’en tiendra là.
Les experts du langage corporel qui ont observé l’interview de la CNN , réaffirment ce qui a longtemps fait douter la police portugaise : la probable implication des McCann. Selon ces mêmes experts, mari et femme seraient des menteurs professionnels , sortant en toute occasion un scénario fabriqué de toutes pièces , plusieurs fois répété et récité dans les médias pour faire pleurer dans les chaumières et récolter des fonds.
Cette rumeur, les McCann cherchent par tous les moyens à lui faire éviter de se propager. Quand ils apprennent que Gonzalo Amaral, l’inspecteur de police portugais chargé de l’affaire à ses débuts , vient de sortir un livre sur le sujet les incriminant à son tour, ils lui intentent un procès pour diffamation et l’oblige à retirer son livre des ventes. Après un long bras de fer entre les deux parties, les McCann s’en sortent vainqueurs et Gonzalo Amaral est contraint à retirer son livre de la vente et à leur verser une forte somme en dommages et intérêts. C’est le coup de grâce pour l’ensemble de la police portugaise qui reste jusqu’à aujourd’hui persuadée que c’est Gerry et Kate qui ont tué leur fille et ont créé toute cette mise-en-scène pour faire croire le contraire.
Malgré toute cette effervescence médiatique , malgré l’appui des people et des politiques, malgré la mobilisation de toute la société civile en Angleterre et dans toute l’Europe ,malgré les appels lancés par ses parents , Maddie ne donne toujours pas signe de vie et son ou ses ravisseurs ne se manifestent pas non plus.
En 2012, des spécialistes de la morphologie faciale recréent un portrait de Maddie dans son aspect actuel c’est-à-dire âgée de dix ans. Le portrait est accompagné encore une fois par un appel à témoins avec des sous-titres traduits en sept langues. Mais cela ne donne rien , encore une fois.
Au Royaume-Uni, on commence à douter que Maddie ne revienne jamais. L’enquête qui tourne en rond depuis déjà un bon bout de temps sans avancer d’un iota est peu à peu abandonnée à son tour. Les parents eux , ne veulent absolument pas lâcher prise et continuent de faire cavalier seul.
Après une trêve de deux ans sans l’intervention d’aucun événement nouveau, l’affaire est officiellement relancée en juillet 2013. La police anglaise pense alors être sur une nouvelle piste qu’elle espère cette fois prometteuse. La piste en question concerne deux touristes écossais, vraisemblablement pédophiles, ayant fréquenté l’hôtel Ocean Club à la même période que la famille McCann. Charles McNeil et Billy Lauchlan subissent alors un interrogatoire serré mais sont rapidement mis hors de cause.
Au Portugal , l’enquête qui a été bouclée pour faute de preuve en 2008 est réouverte à la sollicitation du gouvernement britannique. La police portugaise se déclare même honorée de pouvoir fournir son aide dans l’affaire une seconde fois. Un numéro vert est établit pour que les gens puissent contacter rapidement les parties concernées et très vite , les rumeurs les plus incroyables commencent à circuler.
Des gens appellent prétextant avoir aperçu Maddie dans un campement gitan en Espagne , d’autres assurent l’avoir aperçu tenant la main à une femme SDF dans la ville de Gênes en Italie. Un touriste français aurait même photographié Maddie , endormie sur le dos d’une femme dans une zone rurale du nord du Maroc. Les enquêteurs portugais vont jusqu’à ce village pour finalement découvrir que la petite fille blonde aux yeux bleus est bien marocaine , qu’elle ne parle pas un mot d’Anglais et que la femme qui la portait sur le dos est bel et bien sa mère biologique.
Entre juillet et novembre 2013, les fausses pistes s’enchainent. Plusieurs individus aussi bien au Portugal qu’en Angleterre et en Ecosse sont interrogés et font même l’objet d’arrestations avant d’être finalement relâché.
Début décembre 2014, la piste d’un nouveau pédophile est à nouveau répertoriée. Il s’agit de Roderick MacDonad, un retraité gallois de soixante-douze ans , ayant déjà fait de la prison pour une affaire de mœurs en Espagne et à Chypre. Des gens l’auraient aperçu roder à Praia da Luz en 2007 deux ou trois jours avant la disparition de Maddie. Cette fois encore, la piste s’avère fausse , Roderick McDonald ayant présenté un solide alibi. La police s’en tient là.
En juillet 2015, une nouvelle piste mobilise encore une fois l’attention des policiers anglais et les médias. Il s’agit cette fois d’une mystérieuse valise retrouvée dans une région aride du sud de… l’Australie ! L’étonnement est à son comble : comment la trace de Madeleine a-t-elle pu arriver aussi loin ?
L’homme qui a fait cette découverte est un motard , intrigué par la présence de la valise jetée au bord de la route. A l’intérieur , il a trouvé un corps de petite fille en décomposition mais aussi des vêtements, un tutu rose de danse classique , des chaussons de la même couleur et des petites culottes. Le signalement donné ressemble à celui de Madeleine McCann , le cadavre étant celui d’une petite de deux ou trois ans, blonde et possédant à peu près les mêmes mensurations que Maddie. Peut-être le signe de la fin de l’énigme ? Pas vraiment car les résultats ADN et l’autopsie du corps disent tout le contraire : cette fois non plus, il ne s’agit pas de la fille des McCann.
Près de quinze ans après le début de l’affaire, il faudra attendra Juin 2020 pour qu’une nouvelle piste se profile de nouveau à l’horizon. Cette fois encore, un maniaque sexuel entre d’emblée en jeu et il s’agit d’un homme allemand connu pour ses déboires avec la justice aussi bien dans son pays natal qu’en Espagne et au Portugal.
Désormais au cœur de l’action , l’Allemagne , pays jusque-là resté hors de soupçon dans l’affaire, ouvre à son tour une enquête concernant le suspect. Ce natif de Brunswick dans la région de Basse-Saxe , s’appelle Kristian Brückner , surnommé aussi parfois Kris B. ou Kristian B..
Source : thetimes
Agé d’une quarantaine d’années et sans emploi fixe, connu pour avoir commis plusieurs délits sur des enfants et des jeunes mineurs , l’homme a purgé plusieurs peines de prison en Allemagne et en Autriche dès la fin des années 80.
La police portugaise a déjà entendu parler de lui puisque le suspect a travaillé et vécu dans la région d’Algarve entre 1994 et 2007. Durant son long séjour au Portugal , il est plusieurs fois impliqué dans des délits en tous genres : vol à main armée, exhibitionnisme , vol de mobilier et de téléviseurs dans des complexes hôteliers à Faro et Albacete , rixes dans des bars, usage et trafic de drogue, agression à l’arme blanche. Plus grave encore, Kristian Brückner a déjà été condamné en 2001 pour le viol d’une touriste Américaine de soixante-douze ans alors en vacances à Praia da Luz.
Bénéficiant d’une liberté provisoire , il sort de prison en 2005 pour reprendre le même train de vie qu’il menait avant son incarcération. Sa présence à Praia da Luz est signalée en 2007 au même moment où la famille McCann y passait ses vacances.
Un porte-parole du parquet en Allemagne , déclare que les autorités de son pays détiennent des preuves importantes quant à la probable culpabilité de Kristian B. dans la disparition de Maddie. Selon ce magistrat, la fillette serait aux prises depuis 2007 avec un réseau de pedo-criminalité dont le malfrat serait l’un des « fournisseurs ». Selon le juriste , Bruckner aurait certainement vendu et revendu la fillette plusieurs fois avant de la tuer et l’enterrer quelque part au Portugal.
Après la piste australienne , cette nouvelle piste allemande nettement plus crédible , entre d’emblée dans la longue série des enquêtes menées sans succès jusqu’ici.
L’Allemagne se joint alors au Royaume-Uni et au Portugal , afin de prêter main forte et en espérant venir rapidement à bout de cette énigme qui n’a que trop durer.
Les enquêteurs des trois pays découvrent en fouillant le dossier criminel de Bruckner , bien des éléments jusque-là négligés , notamment le traçage du téléphone portable du suspect , répertorié à l’Ocean Club le soir même de la disparition de l’enfant. Il aurait même séjourné plusieurs fois dans l’hôtel en question avant d’en être renvoyé et arrêté par la police pour avoir réglé la note avec des cartes de crédit volées. Autre élément important, Kristian B. avait un ami , un compatriote SDF qui vivait dans un mobile-home à quelques mètres d’un fleuve situé à Barragem da Bravura, ce dernier , homme alcoolique et aux mœurs débridées, est soupçonné par la police d’être le complice numéro 1 dans l’affaire et d’avoir aidé Kristian Brückner à kidnapper Madeleine notamment en s’introduisant en douce dans le patio de l’appartement dont la porte est resté entrebâillée ce soir-là.
Les murs bas de l’hôtel et le manque manifeste de caméras de surveillance et de gardien de nuit, aurait facilité la tâche au vagabond.
Le mobile-home de Kristian B., situé à quelques kilomètres de l’Ocean Club, subit à son tour une perquisition. La police fait état de présence de plusieurs vêtements d’enfants , notamment des maillots de bain , soigneusement rangés dans une valise. Dans une clé USB , il trouvent encore des milliers de photos à caractère pédophile et zoophile où Kristian B. est également protagoniste. Pourtant , malgré toutes ces preuves accumulées, l’individu au passé tumultueux et aux démêlés judiciaires nombreux , nie toute implication dans la disparition de Madeleine McCann.
Décrit comme étant un individu dangereux , narcissique et psychopathe , Kristian B. devient en quelques semaines , le kidnappeur et l’assassin potentiel de la fillette. L’homme s’insurge et son avocat proclame l’erreur judiciaire, estimant que son client n’est qu’un pantin dans cette sinistre affaire , qu’à force de ne pas être parvenu à trouver le coupable, la police a jeté délibérément son dévolu sur lui dans l’espoir de résoudre une bonne fois pour toute cette énigme qui s’étire , quitte à envoyer un innocent derrière les barreaux pour le restant de ses jours.
Aux dernières nouvelles , Kristian B. , toujours soupçonné dans l’affaire de Maddie McCann, purge une peine de réclusion à Kiel dans son Allemagne natale pour une affaire de trafic de stupéfiants. Selon son avocat, il a dû être transféré dans une cellule isolée pour ne pas être martyrisé par ses codétenus qui voulaient lui infliger le sort réservé aux violeurs d’enfants.
L’homme crie toujours son innocence , mais cela reste à prouver.
Gerry et Kate McCann vivent toujours à Leicester avec leurs deux autres enfants à présent adolescents. Kate McCann dédie son temps aux activités caritatives touchant à l’enfance tandis que Gerry a repris son poste de cardiologue à l’hôpital Glenfield. En proie à l’espoir à chaque découverte d’une nouvelle piste , ils se disent à présent sereins , convaincus que si Maddie est toujours vivante quelque part , elle finira bien par revenir un jour.
Gonzalo Amaral, l’ancien inspecteur de police judiciaire d’Algarve , longtemps aux prises avec le couple McCann au sujet de la publication du livre controverse où il donne sa propre version des faits , a finalement gagné le procès qu’il a intenté lui-même contre le couple britannique après avoir perdu une première bataille juridique en 2009. Outre les dommages et intérêts qu’il réclame à présent aux McCann, l’ancien policier a également reçu le feu vert de la part du parquet portugais pour pouvoir rééditer son ouvrage intitulé « Maddie McCann : l’Enquête interdite » jusque-là retiré des ventes et interdit de publication au Royaume-Uni.
Avec l’incarcération du dernier suspect allemand en date qui a nié toute implication , l’enquête policière au Portugal est revenue à son point de départ. Des habitants du sud du pays continuent de voir Maddie dans plusieurs endroits, notamment dans des supermarchés et des cafés. Certains sont même sûrs et certains d’avoir vu la tâche distinctive qu’elle avait à l’intérieur de la pupille droite. Pourtant aucune recherche ne sera entreprise à ce niveau.
En Italie , une adolescente blonde vivant dans la rue et s’exprimant dans un anglais britannique parfait a mobilisé pendant un moment l’engouement de la presse à sensation, les journalistes du tabloïd The Sun eux-mêmes ont fait le déplacement pour l’interviewer. La fille , vraisemblablement une galloise ou une écossaise âgée de dix-sept ans, probablement à la recherche d’attention médiatique , a clamé pendant un moment être l’enfant perdue recherchée pendant toutes ces années.
Pendant des mois, l’adolescente mobilise les médias Italiens et Anglais avant que la supercherie ne soit relevée au grand jour. Des experts en reconstitution faciale assurent qu’à part la blondeur de la fille, elle ne présente aucune ressemblance avec la vraie Maddie , même en tenant compte des changements morphologiques subits pendant la puberté. La jeune fille finira d’ailleurs par avouer elle-même la chose , en voulant berner les médias, elle a cru pouvoir gagner un peu d’argent pour partir aux États-Unis.
A l’heure actuelle et partout dans le monde, beaucoup de personnes se demandent encore ce qui est réellement passé cette sinistre nuit du 3 mai 2007 dans cet hôtel de Praia da Luz. Maddie a-t-elle été kidnappée, assassinée ou est-elle toujours en vie , séquestrée quelque part, enrôlée malgré elle dans une secte ou quelque sordide traite d’humains ? A-t-elle subit un lavage de cerveau , victime du célèbre syndrome de Stockholm et refuse volontairement de ne pas aller retrouver ses parents et sa famille ?
L’enquête, que le gouvernement britannique a choisi de laisser ouverte dans l’attente de nouvelles preuves, pourrait faire l’objet de révélations lors des prochains mois ou des prochaines années. L’avenir en décidera.
Dans la nuit du 3 mai 2007, dans un complexe hôtelier Praia da Luz au sud du Portugal, Madeleine McCann, une petite britannique de trois ans , disparait alors qu’elle dormait paisiblement dans son lit. A leur retour d’un diner, ses parents trouvent son lit complétement vide et les volets de la fenêtre grands ouverts.
Sources de l’épisode :
- A Sky News documentary on the McCann investigation
- Disparition de la petite Maddie : la fin du mystère ?
- Disparition de Madeleine McCann
- En 2007, l’interview vérité des parents de Maddie
- Tuée, enlevée, vendue… 13 ans de théories sur la disparition de Maddie
- Une station balnéaire toujours hantée par l’affaire Maddie
- Affaire Maddie: un jardin ouvrier allemand passé au peigne fin
- Affaire Maddie : récit de treize ans d’enquête infructueuse
- La disparition de Maddie McCann