Un anticonformisme qui n’est cependant pas du goût de tout le monde, et qui fait froncer les sourcils de l’ancienne génération, gardienne de cette vieille Amérique, fondée sur les principes de la réussite matérielle, de la tradition familiale, hiérarchique, conventionnelle et puritaine.
Le gigantesque et très médiatisé festival de Woodstock viendra sceller à lui tout seul cette effervescence d’un genre nouveau : quatre jours et quatre nuits d’excès où l’on revendique la liberté de s’aimer et de brandir l’emblème de la paix au nez du gouvernement américain en plein dans la très controversée guerre du Vietnam.
Dans ce contexte historique, le parcours ensanglanté de Patrick Wayne Kearney viendra mettre de l’ombre au tableau. Cet ingénieur en aéronautique, au QI de 180 et parlant couramment sept langues étrangères, créera la psychose sur les routes californiennes.
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Celui que l’on surnommera plus tard « le tueur au sac poubelle » ou « Le tueur de l’autoroute », fera entre 1965 et 1977, plus d’une trentaine de victimes, principalement des hommes homosexuels, assassinés, découpés et abandonnés dans des sacs plastiques le long des routes du Golden State.
Pourtant, rien ne semblait prédisposer cet ingénieur à autant de violence. Issu d’une famille aimante qui contribua à sa réussite professionnelle, il aura le parcours classique d’un étudiant en ingénierie. Jeune homme discret, intelligent, bosseur et serviable, il aurait été bien difficile de le soupçonner du pire.
Les victimes de Kearney étaient triées sur le volet : de jeunes hippies, des drogués ou des fugueurs sans attaches, qu’il prenait en stop et à qui il proposait gentiment aide et argent avant de fermer sournoisement le piège sur eux.
Au bout de son périple meurtrier, Kearney choisira d’aller lui-même se dénoncer à la police. Hormis les assassinats, il sera aussi accusé d’actes de cannibalisme et de nécrophilie.
Malgré la gravité de ses meurtres, Kearney restera pendant longtemps l’un des serials killers les moins connus des États-Unis, pour la simple et bonne raison qu’il a été le contemporain d’autres criminels à la réputation tellement dévastatrice, qu’elle a accaparé pendant longtemps l’attention des médias du monde entier : on pourra citer Ted Bundy, Charles Manson ou encore John Wayne Gacy qui réussirent à « lui voler la vedette ».
Je vous propose un flash-back dans le bouillonnant Los Angeles des luttes pour les droits civiques et de l’égalité des sexes, loin des plages et des palmiers et de l’image pailletée et idyllique que beaucoup se font d’elle ; la Californie que nous allons vous raconter aujourd’hui, décor de fond du parcours criminel de Patrick Wayne Kearney sera plutôt un endroit glauque et malfamé !
Le 1er juillet 1977, en pleine canicule, deux hommes se présentent au commissariat du comté de Riverside en Californie. Ils demandent à rencontrer le shérif en personne. Ce que les policiers ignorent encore, c’est que les deux hommes ont décidé d’écourter leur cavale à cause de l’avis de recherche lancé contre eux et qui les a fait revenir en Californie alors qu’ils s’apprêtaient à traverser la frontière pour aller se cacher au Mexique. Ils veulent surtout se soulager la conscience et confesser une série de crimes dans leurs moindres détails.
Les policiers vont vite comprendre qu’il s’agit là des deux fugitifs recherchés pour une lourde affaire de meurtre. L’affiche contenant leurs photos avec les charges et les accusations qu’on leur attribue est collée un peu partout sur les murs du commissariat.
Les deux hommes sont en fait un couple homosexuel assez singulier, formé par Patrick Wayne Kearney, 38 ans, ingénieur de profession, petit homme brun au physique délicat et de son concubin, le beau et fringant David Hill,34 ans, originaire du Texas, partageant la maison de son petit ami et vivant à ses crochets depuis des années, car lui ne travaille pas.
Ce que le shérif va recueillir lors de cette entrevue le plongera dans l’horreur qui a plané sur les autoroutes californiennes ces dix dernières années. Des crimes sordides concernant des individus uniquement de sexe masculin, des actes de nécrophilie accompagnés d’orgies. La seule signature du meurtrier fut les sacs poubelles qu’il laissait un peu partout au bord des autoroutes de la région, contenant les restes des victimes qu’il avait faites.
Les policiers ravalent péniblement leur salive tandis que le très éloquent et distingué ingénieur Patrick Kearney, leur fait calmement le récit détaillé de ses crimes, perpétrés entre 1965 et 1977, le dernier en date, commis seulement il y a quelques mois à peine, plus précisément le dimanche 13 mars 1977. La victime, John Otis LaMay, un adolescent de 17 ans a été retrouvé dans un sac en plastique dans une plaine aride de la région. Son corps a été entièrement disséqué, abattu auparavant d’une balle dans la nuque et violé alors qu’il était déjà mort.
Au terme d’un long interrogatoire où il avoue vingt-et-un meurtres, Kearney est arrêté tandis que son compagnon est blanchi et relâché, malgré les doutes qui planent quant à sa possible complicité dans l’affaire.
La police comprend qu’elle a finalement en face d’elle le redoutable « tueur au sac poubelle », « le tueur de l’autoroute », l’insaisissable et énigmatique meurtrier qui a déclaré la chasse à tous les homosexuels de la Californie, alors en plein dans une lutte acharnée contre la nouvelle et très controversée communauté LGBT, voulant revendiquer ses droits citoyens dans une Amérique aux valeurs familiales et religieuses bien ancrées, que cette notion de liberté sexuelle scandalise au plus haut point.
Au terme de son interrogatoire, Patrick Wayne Kearney va confesser près de vingt-huit homicides avec préméditation, suivis pour la plupart d’actes nécrophiles. Les victimes étaient pour la plupart des garçons paumés, venus d’autres régions des États-Unis, pour la plupart désargentés et beaucoup trop jeunes pour avoir de l’expérience.
Kearney, a sauté sur l’occasion pour les embarquer avec lui en voiture, leur offrant ses largesses, les emmenant parfois manger et même camper à la belle étoile dans un de ses spots favoris au bord d’une rivière, avant de les tuer sauvagement.
En temps normal, des criminels de son envergure sont condamnés à la chaise électrique, mais son avocat lui conseille fortement d’être le plus sincère possible dans ses aveux, une technique qui tend à diminuer en général une peine trop lourde. Ainsi, il échappa à la peine de mort et écopa à la place, d’une peine de réclusion criminelle à perpétuité.
Kearney, c’est d’abord une lutte acharnée contre sa propre sexualité. D’abord marié, il découvre qu’il fait fausse route et que son penchant va aux individus de son sexe. La rencontre fatidique avec David Hill achèvera de l’en persuader, et les deux hommes auront une relation aussi houleuse que passionnée.
En temps normal, Kearney est un homme fin, éloquent, faisant preuve d’une grande culture et est très impliqué dans son prestigieux poste d’ingénieur d’une importante firme de construction aérospatiale.
Son parcours chaotique, semé d’embuches, sera tiraillé entre son apparence d’employé modèle, et ses désirs sordides et refoulés de meurtre, de démembrements et de viols de cadavres. Kearney confesse aussi à la police, avoir été souvent en proie à une jalousie maladive qui l’a mené à vouloir éliminer tous les amants potentiels ou imaginés de son compagnon de longue date, David Hill, dont il déclare en être encore très amoureux malgré leur rupture récente.
Son comportement changera complètement la notion que beaucoup se font des serials killers, machos, à l’apparence redoutable et au comportement dégénéré, et comprendre que des tueurs dangereux peuvent aussi avoir une profession respectable, avoir une apparence inoffensive, et porter des costards et des cravates comme le faisait Patrick Kearney.
Au terme de l’enquête, il sera traduit devant la justice pour relater les faits graves dont il est responsable.
Mais bien avant d’aborder le parcours criminel du « tueur des autoroutes », revenons quelques années en arrière, là où tout a commencé.
Patrick Wayne Kearney est né le 29 septembre 1939 en Californie. Issu d’une famille de la classe moyenne, il est le dernier d’une fratrie composée de deux autres garçons, Michael et Chester, sa mère Eunice Kearney, s’occupe de la maisonnée tandis que son père, George, est officier de police au Los Angeles Police Department.
Son enfance se déroule paisiblement et sans problème majeur. Il est entouré de parents aimants et s’entend très bien avec ses frères ainés. Durant toute son enfance, le milieu familial sera un véritable cocon, notamment grâce à sa mère, une femme distinguée qui lui donna le goût de la lecture et de l’apprentissage des langues étrangères. Aucun signe de violence ni d’abus n’est à déplorer dans la famille Kearney qui habite un joli pavillon de la côté est de la ville, appelé East L.A.
Suite à une nouvelle mutation de George Kearney, la famille part s’installer pendant un moment au Texas. George Kearney, qui travaille occasionnellement dans une petite ferme léguée par ses parents, initie le petit Patrick à la délicate opération de la mise à mort du cochon.
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Patrick, enfant de la ville, est à la fois révulsé et fasciné par ce rituel barbare du découpage de la viande, de la technique de séparation de toutes les membranes de l’animal, des différentes pièces de viande, que son père avec une précision mécanique, range dans des plastiques avant de stocker le tout dans le frigo. Le moment le plus effrayant reste certainement la mise à mort de l’animal ,qui consistait d’abord à l’immobiliser et à lui tirer une balle de revolver derrière l’oreille.
Cette technique, qui occasionnera d’abord d’horribles cauchemars chez le jeune garçon, commença petit à petit à devenir une habitude familière, à la tel point, que la vue des intestins et le sang de l’animal devint quelque chose de tout à fait approprié et bien plus encore ! Les cris épouvantables de l’animal que l’on mène à l’abattoir sont devenus comme une musique à ses oreilles et pire encore, il lui arrivera même par la suite, de fantasmer sur ses organes, et de se rouler dans le sang et les intestins d’autres animaux abattus quand il était complètement seul dans la cour de la ferme.
De cette expérience peu ragoutante, le petit Patrick commençait déjà à en tirer une satisfaction morbide ! Son père ignore alors qu’en initiant son fils aux gros travaux de la ferme, il l’a initié, sans le vouloir, à la signature de ses futurs crimes d’adulte.
Hormis cette activité paysanne d’une rare violence, Patrick Kearney s’amusera aussi à vandaliser, torturer et tuer pour son propre petit plaisir, d’autres animaux, pour la plupart des chats, des oiseaux et des chiens.
Du fait de la profession du père, la famille déménage encore une fois à Wilcox en Arizona et Patrick et ses frères sont contraints de changer aussi d’école.
De retour en Californie, les choses commencèrent à se compliquer pour le jeune garçon, et ce, dès son entrée au collège. Malingre, petit, fragile, en proie à des problèmes de santé, il devient la cible des garçons de sa classe qui ne se gênent pas pour le harceler, le tourmenter et le battre. Incapable de se défendre et ne souhaitant pas répondre à la violence par de la violence, le jeune Patrick traverse cette période dans le silence, rongé par une peur constante.
Les choses continuèrent durant son adolescence, où il est victime de bizutage et de moqueries. À cette époque charnière où le caractère s’affirme et s’impose, Kearney rase les murs et se fait le plus discret possible pour ne pas attirer des avalanches de violence à son encontre.
Il est complexé et désavantagé par sa petite taille, ses muscles inexistants et son physique ingrat. Incapable de riposter, il s’imagine alors dominant ces adolescents cruels qui lui font peur. Lors de ses fantasmes, des idées de meurtres de plus en plus violentes commencèrent à le tourmenter ; il aurait souhaité en découdre avec tous ces garçons physiquement plus forts que lui, qui le font passer pour une mauviette et un moins que rien.
Sa revanche, cependant, Kearney la prend grâce à ses études, entreprises de façon brillante et distinctive. Il obtient son bac en 1957 avec une mention honorifique qui lui ouvre beaucoup de possibilités et de perspectives. Cela coïncide encore avec une autre mutation de son père au Texas, que la famille est contrainte de suivre.
Mais au bout de quelques mois, Patrick décide de rentrer tout seul s’installer à Los Angeles et de rejoindre le Community College, équivalent de l’université pour étudier les arts dramatiques. Lassé par ce cursus qui ne semble pas correspondre à ses attentes, il l’abandonna et alla s’engager dans l’Air Force, menant à côté des études pour devenir ingénieur spécialisé.
Jeune homme très intelligent avec un QI de 180, il se passionne pour les langues et cultures étrangères. Il maitrisera sept langues au total dont l’espagnol, qu’il parlera avec la même aisance qu’un natif et qui lui facilitera ses déplacements au Mexique et ses interactions avec sa population quelques années plus tard.
Il décroche au terme de son cursus, son diplôme universitaire en ingénierie aéronautique et est aussitôt embauché par la compagnie de construction aérospatiale, Hughes Aircraft Company, basée à Culver City, dans la banlieue de Los Angeles.
Il se marie entre-temps et le couple s’installe au Texas où Kearney est envoyé en mission par sa firme à Houston. Si au niveau professionnel tout semble marcher comme sur des roulettes, il n’en sera rien de sa vie de couple, et ce, pour la simple et bonne raison que Kearney est attiré par les hommes depuis son adolescence et que son penchant ne fait que s’accroitre avec les années ; en se mariant, il a pensé pouvoir faire changer quelque chose dans son orientation sexuelle, ce qui ne sera pas le cas.
Il commença à être un assidu des bars et des tavernes gays aux enseignes à peine visibles à l’époque. Dans ces lieux de rencontre interdite, il n’est pas rare que des patrouilles de police viennent arrêter tout le monde pour atteinte aux bonnes mœurs ! Ne l’oublions pas, nous sommes dans les années soixante, et les États-Unis sont encore loin de la société qui donne la liberté à tous ses citoyens on faisant fi de leur vie privée.
L’homosexualité est encore taxée comme maladie par de nombreux médecins et les groupuscules religieux, surtout catholique lui ont déclaré la guerre. Certains états conservateurs, comme le Texas ou l’Utah, la taclent même de crime passible de prison au même titre qu’un crime de sang !
Dans ce contexte très tourmenté, Kearney se met, malgré les interdits, à fréquenter ces lieux plusieurs fois par semaine, tard dans la soirée, espérant y rencontrer un partenaire pour la nuit ou pour la semaine, tout dépendra. Il sait qu’il n’a rien à miser sur son physique minable et de ce fait, voue une adoration pour les corps masculins bien charpentés et virils.
Parfois, ses escapades l’entrainent jusqu’au Mexique, où sa maitrise parfaite de l’espagnol lui facilite la communication avec les prostitués hommes de Tijuana. Sa hantise cependant est de se faire prendre lors d’une descente de police, il pourrait alors dire adieu à sa carrière dans ces conditions !
En parlant du Mexique justement, c’était l’échappatoire de tous les hommes américains homosexuels, qui en franchissant la frontière, pouvaient donner libre cours à leurs pulsions à l’abri des regards et à des tarifs bien dérisoires. La police mexicaine, à coups de quelques billets verts, fermait les yeux sur les agissements des gringos dans le pays. Pour ces hommes qui menaient pour la plupart une double vie, souvent mariés et pères de famille aux États-Unis, le scandale ne pourrait pas les rattraper de l’autre côté de la frontière.
En 1962, Patrick Kearney commet son tout premier meurtre en date. La victime, un jeune homme de 19 ans non identifié, sera tué d’une balle dans la tête. Kearney le violera, le frappera au visage pour éviter qu’il soit identifié et abandonnera son cadavre sur un terrain vague.
Engagé dans l’armée de l’air, il est transféré pour un temps au Texas. C’est durant cette période très mouvementée de sa vie qu’il fait la rencontre d’un homme, David Hill, avec lequel il se lie d’abord d’amitié avant d’en tomber fol amoureux.
Seule ombre qui vient tout gâcher : David Hill est déjà marié et père de famille, cependant, il ne semble pas réfractaire aux avances de plus en plus insistantes de Patrick Kearney et semble même y répondre, bien qu’avec un peu de réticence, compte tenu de sa condition de chef de famille dans le milieu très machiste des années 60 et l’ambiance homophobe générale.
David Hill, originaire de Lubbock au Texas, n’a pas eu si on peut le dire, la vie facile. Né dans une fratrie de neuf enfants, son père J.W Hill Sr., se suicide par pendaison en 1948, laissant sa nombreuse famille sans ressources et peinant pour survivre. À l’école, c’est un élève médiocre et peu intéressé, d’ailleurs il ne dépassera jamais le collège. Malgré sa pauvreté, il a rarement cherché à travailler ni à aider sa mère.
Finalement, comme beaucoup de garçons infortunés de cette époque, il s’engagea dans l’armée en 1960 et entama son entrainement militaire dans une base aérienne californienne. Au sein de l’armée, il ne fera ni carrière ni ne recevra d’honneurs ou de distinctions puisqu’il est renvoyé suite au diagnostic d’un léger trouble de la personnalité lors d’un examen médical de routine.
De retour au Texas, il épousa sa petite amie de longue date avec laquelle il a deux enfants. L’idylle est de courte durée, visiblement à cause des penchants homosexuels de David.
Patrick Kearney ne lâcha pas prise et les deux hommes continuèrent à se voir sous couverture de simples camarades, de bons vieux copains qui se retrouvent pour une bière.
Au terme d’un harcèlement amoureux mené par Patrick Keanry, David Hill finit par céder et abandonner femme et enfants pour aller s’installer avec son amant à Redondo Beach, en 1967. Leur liaison, relevée au grand jour par l’ex-femme de Hill, crée le scandale. Elle obtient le divorce et lui retire la garde de leurs enfants.
Patrick Kearney est aux anges, il peut finalement vivre cette sexualité qu’il a longtemps dissimulée dans la honte et la retenue. Il est surtout subjugué par la force musculaire de David Hill, qui beaucoup plus jeune que lui, est un homme au physique avantageux et au caractère entier. Depuis qu’il s’est installé chez Kearney, il ne semble pas vouloir aller chercher un emploi et laisse son ami s’acquitter de toutes leurs dépenses.
De plus, les deux hommes ont des caractères très à l’opposé ce qui les pousse souvent à se quereller verbalement et de façon violente, Kearney reprochant à Hill son attitude immature et son insouciance et Hill lui reprochant d’être moralisateur et pantouflard. Suite à ces querelles devenues quasi quotidiennes, Kearney a pour habitude de prendre sa voiture et de parcourir la route pendant des heures afin de se calmer et s’aérer l’esprit.
Les choses se compliquèrent sérieusement quand Patrick Kearney commença à douter de la fidélité de son ami, qui, très indépendant, profite des absences de Kearney au travail, pour aller écumer les bars gays de la région et faire de nouvelles rencontres. Chaque face à face entre les deux tourne au clash, et les prétendues infidélités de Hill reviennent toujours sur la table. À mesure que David Hill s’éloignera, Patrick Kearney se montrera possessif et très jaloux jusqu’à penser à passer à l’acte : commettre un crime…
Lors d’une de ses promenades solitaires en voiture, l’instinct meurtrier de Kearney se révéla au grand jour. C’est lors de ces escapades d’un nouveau genre qu’il se mit à suivre de jeunes hommes, homosexuels et hétéros, prostitués ; il commença également à les faire monter à bord de sa voiture et à les prendre en autostop sur l’autoroute, quand il lui arrive d’aller jusqu’à là-bas.
Pour se réconcilier, David Hill lui proposa d’aller ensemble rejoindre un copain de ce dernier à Tijuana au Mexique, un dénommé George que Patrick Kearney ne tardera pas à prendre en grippe et à en être extrêmement jaloux. D’autant plus que l’entente entre lui et David Hill, semble très fusionnelle.
Soupçonnant les deux autres de le narguer et de se moquer de lui, il passe à l’acte et tue dans un accès de rage, George, alors que ce dernier était dans son lit, paisiblement endormi. Patrick Kearney l’assommera d’une balle entre les yeux. Ce qu’il fit du cadavre ensuite relève de l’horreur, il l’emportera dans la salle de bains, le placera dans la baignoire et le sodomisera à plusieurs reprises avant d’aller bruler son corps dans le garage et le faire disparaitre.
En 1971, David Hill et Patrick Kearney se séparent au terme d’une relation houleuse qui aurait duré cinq ans. Hill ne supportant plus les crises de jalousie de son ami. Patrick Kearney vivra de son côté très mal cette séparation. Désormais à nouveau seul, ses pulsions meurtrières recommencent à le tourmenter.
Après le meurtre de George, Kearney ne tuera pas pendant une période de six ans. Une abstinence qui commencera cependant à devenir difficile à contenir et à mesure que le temps passe, Kearney se rend à l’évidence que le besoin de tuer et de mutiler est plus que pressant.
Obéissant à un rituel devenu désormais une habitude, Patrick Kearney rentre chaque soir du travail, se met sur son trente-et-un et prend sa voiture, direction le quartier gay de Selma Avenue à Los Angeles. Il poursuit, drague les prostitués et les embarque parfois pour les tuer. Son mode opératoire consiste alors à tirer une balle derrière l’oreille ou dans la nuque de la victime et puis pratiquer des actes nécrophiles sur son cadavre.
L’une des particularités de Kearney réside dans le fait qu’il n’a jamais cherché à torturer ses victimes encore vivantes, il préfère attendre qu’elles soient mortes pour pouvoir les démembrer, mettre leurs corps dans les sacs poubelle et les jeter tout le long des routes, à l’abri des regards. Parfois, par curiosité morbide, il lui arrive d’éventrer ses victimes, d’extraire leurs entrailles pour les toucher, se caresser avec et s’allonger dessus. Cette sensation lui procure apparemment un plaisir immense, supérieur à l’acte sexuel en lui-même.
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Il se lie d’amitié avec de jeunes fugueurs, des hippies et des toxicomanes à qui il propose de les déposer quelque part. Il leur offre parfois argent, cigarettes, leur paye bière et repas dans des dinners. Parfois il leur propose d’aller carrément camper dans l’un de ses coins préférés : Lake Elsinore.
Mais dès que la victime a l’attention détournée ou est suffisamment ivre pour ne pas prêter attention, Kearney sort son arme, un Derringer 22 pistol, lui tire une balle entre les deux yeux, puis viole le cadavre, le démembre, range les membranes dans des sacs plastiques et les jette dans le fleuve ou au fond d’un canyon avant de rentrer chez lui, le plus tranquillement du monde.
Le rythme des meurtres de Kearney devient mensuel, il lui faut en effet tuer et violer au moins une à deux fois par mois. À partir de 1974, il change carrément de tactique, et n’attend même plus d’être à destination pour passer à l’acte ; lors des trajets en voiture, il sort son arme de la main droite, tire sur sa victime assise côté passager et continue à maintenir le volant de la main gauche.
Pour effacer toute trace et empreinte possibles, il lui arrive aussi de jeter les cadavres aux charognards dans les plaines désertiques de la Californie. Il utilise un scalpel pour extraire les balles des crânes des victimes et parfois garde les restes qu’il emmène chez lui, qu’il lave à grande eau dans la baignoire avant d’en découper les membres, en laissant le sang s’évacuer. Ainsi, il se sentait comme supérieur face à elles.
On raconte que certaines victimes avaient beaucoup de similitudes physiques avec les anciens camarades de classe de Patrick Kearney qui passaient leur temps à le harceler et à le maltraiter.
Le 13 avril 1975, Kearney accoste un jeune homme de 21 ans, Albert Rivera, auquel il propose de faire un tour en voiture. Le jeune, certainement homosexuel aussi et devinant la portée préliminaire de cette invitation, accepta de venir avec lui. Son corps, découpé et enfoui dans un sac, sera retrouvé par la police dans la région de San Juan Capistrano. En novembre de la même année, six autres cadavres, tués et mutilés de la même manière, seront retrouvés tour à tour dans les comtés de Los Angeles, Orange, Riverside, Hollywood et San Diego.
Les meurtres de Kearney, attirent pour la première fois l’attention de la police, lorsque le 24 janvier 1977, un ouvrier travaillant à Lennox Boulevard, sur le tunnel souterrain reliant San Diego à San Francisco, tombe sur un sac plastique assez volumineux. À l’intérieur du sac, l’homme découvre avec horreur, les restes d’un corps non identifié, et entièrement disséqué.
Prévenue, la police du comté de Los Angeles arrive sur les lieux et le cadavre est envoyé pour autopsie. L’examen légiste révèlera qu’il s’agit en fait du corps d’un jeune latino, Nicolas Hernandez-Jimenez, âgé de 28 ans et habitant la ville. Une enquête est ouverte et le périmètre est fouillé au peigne fin, pourtant rien ne sera trouvé, pas une seule empreinte ne sera relevée sur place.
Les médias parlent pour la première fois du « Trash Bag Killer » sans pouvoir mettre un nom sur son identité mystérieuse. Au vu du mode opératoire employé sur les cadavres, leur origine et circonstances de leur rencontre avec leur bourreau, la police du département d’enquête de Los Angeles, déclare que l’assassin prend pour cible de jeunes homosexuels à la sortie des bars, dans le quartier gay baptisé The Castro ou dans les terrains vagues où se pratique la prostitution masculine.
L’escalade meurtrière de Patrick Kearney continue et s’affirme de plus en plus sur les routes californiennes, ce ne sont pas moins dix autres sacs plastiques contenant des cadavres qui seront retrouvés. La police réussie à identifier les corps de Kenneth Eugene Buchanan, 17 ans, habitant à Lawndale, John Demchik, 13 ans originaire de Inglewood, Wilfred Feherty, âgé de 20 ans, et habitant à côté de la maison de Kearney, à Rodondo Beach, mais aussi Michael McGee, 13 ans du même quartier, et Ronald Dean Smith, âgé tout juste de 5 ans et qui a visiblement été kidnappé par Kearney, qui pendant ses derniers périples, commence à s’intéresser aussi aux petits garçons qu’il trouvait plus facilement manipulables, pouvant les appâter seulement avec des bonbons, l’achat d’un nouveau vélo ou une journée dans un parc d’attractions.
Au cours du printemps 1977, David Hill et Patrick Kearney se réconcilièrent et Hill revint s’installer chez son ancien amoureux.
Hill qui fait très attention à son apparence physique, pratique de la musculation et de la gym dans une salle de sport. Il y fait la connaissance du jeune John Otis LaMay, un homosexuel de 17 ans, mal dans sa peau, craignant de faire son coming out devant ses parents qui ignorent tout de son orientation sexuelle ; il en parle à David Hill et ce dernier lui prodigue écoute et conseil, du reste, les deux hommes sympathisent rapidement.
C’est donc tout naturellement que David Hill lui donna rendez-vous, pour venir le rejoindre chez lui, dans sa maison de Rodondo Beach, dimanche. Ce n’est pas sa maison, c’est celle de son ex, mais depuis qu’ils ont fait la paix et que les vieilles habitudes ont été rétablies, David Hill s’est réapproprié les lieux comme auparavant. Inviter des connaissances lui semble donc assez naturel. Et puis, il prend en pitié ou est attiré par cet adolescent si fragile, si mal dans sa peau, qui lui fait aveuglement confiance, peut-être même qu’ils envisageraient de se mettre ensemble, et tant pis pour Patrick, il n’a qu’à ne pas être aussi soupçonneux !
Chose dite, chose faite, rendez-vous est donné et LaMay, du haut de ses 17 ans se dépêche d’en informer un couple d’amis, Sett et Roger Wilson, auxquels il raconte qu’il a fait connaissance d’un gars qui s’appelle Dave (David Hill) et que ce dernier, en train de se séparer d’un certain Pat (Patrick Kearney), envisage probablement de se mettre en couple avec lui.
Otis LaMay racontera aussi que Pat et Dave lui ont donné rendez-vous pour le dimanche 13 mars dans l’appartement qu’ils partagent à Rodondo Beach.
Otis se présente au rendez-vous comme prévu, sauf que c’est Patrick Keaney qui l’accueille, quand l’adolescent demanda à voir Dave, Kearney lui répondit :
« David est sorti pour aller chercher deux, trois petites bricoles ! Il ne va pas tarder à rentrer ! »
Otis LaMay le croit sur parole et reste attendre. Patrick Kearney se montre sous son meilleur jour : loquace, charmant, il entame la conversation avec le garçon, lui pose des questions sur ses études, sur sa vie sentimentale, et lui propose d’aller regarder la télé en attendant le retour de David. Mais à peine Otis LaMay, a-t-il eu le temps de s’installer sur le canapé que Kearney s’éclipse pour revenir avec son revolver et lui tirer dessus.
Prit au dépourvu, LaMay ne fera rien pour s’échapper, la balle, mortelle, l’atteint à la nuque et l’assomme sur place. Juste après, comme à l’accoutumée, Patrick Kearney pratique des actes sexuels sur lui, avant de procéder au découpage du corps de l’adolescent, fourre le tout dans deux sacs poubelle, le charge dans le coffre de sa voiture et prend la route d’une des plaines désertiques comme il en existe beaucoup en Californie.
Source : murderpedia
Les parents d’Otis LaMay s’inquiétèrent ce jour-là de ne pas voir leur fils rentrer à la maison. La police est avertie et une enquête est ouverte. Le couple d’amis du disparu, Sett et Roger Wilson, raconta aux policiers que l’adolescent leur avait parlé peu de temps avant sa disparition, d’une de ses nouvelles rencontres, ils donnèrent les noms : David Hill et Patrick Kearney.
Les restes de la victime seront retrouvés par les enquêteurs le 18 mars 1977, soit cinq jours après sa disparation. Sett et Roger Wilson sont appelés pour identifier le corps.
Le 18 mai 1977, la police se rendit à Robinson Boulevard, Rodondo Beach pour interroger Patrick Kearney et son amant. L’appartement est perquisitionné, des traces de salive et des cheveux sont prélevés sur les deux hommes pour analyse et la police les assigne à résidence. Mais à peine les enquêteurs eurent-ils tourné les talons, que le couple décide de se sauver.
Quand la police revient le lendemain avec Sett et Roger Wilson, pour venir identifier David Hill et Patrick Kearney, ils trouvent la maison déserte. Les deux hommes avaient vraisemblablement pris la fuite.
Leur signalisation est envoyée sur-le-champ aux différents corps de police de Californie auxquelles l’ordre est donné de sévir aux frontières, il faut à tout prix empêcher les deux malfrats de prendre la fuite au Mexique. Le couple de fugitifs n’aura pas le temps d’arriver à destination , en cavale, ils trouvent refuge dans la petite maison que les parents de David Hill possèdent au Texas. La police qui les repère leur intime l’ordre de rentrer sur-le-champ en Californie, entre-temps, un mandat d’arrêt national est lancé contre eux. Leur cavale aura duré deux semaines.
Après réflexion, Kearney et son compagnon, acceptent d’obéir aux policiers et c’est une entrée fracassante qu’ils font ce 1er juillet 1977 dans le bureau du shérif du commissariat du comté de Riverside, pointant le doigt sur leurs deux photos d’avis de recherche collé au mur, David Hill annonça, guilleret : « C’est nous les deux gars de la photo ! ». Ils sont immédiatement mis en garde à vue en attendant la progression de l’enquête.
Les jours suivants, sur la signalisation de Kearney, la police découvre petit à petit les restes des cadavres de dix individus dans le secteur proche de l’autoroute sud de Californie. Dix cadavres décomposés de dix hommes entièrement nus, exécutés d’une balle dans la tête.
Sur certains, les balles étaient encore enfouies dans la boite crânienne, tandis que chez d’autres, la marque laissée par le projectile laisse une fente béante et la balle a été retirée par les soins de Patrick Kearney. La police fait aussi le constat que les dix victimes appartiennent toutes à la communauté gay de Los Angeles et de ses environs.
Le shérif du commissariat de Riverside, donna l’ordre de la mise en œuvre d’une reconstitution des scènes de crime. Patrick Kearney, très calme, accompagne la brigade sur six sites proches de la frontière mexicaine, où deux autres cadavres seront encore retrouvés dans des sacs poubelle. Douze victimes au compteur. La police reste cependant persuadée que d’autres cadavres sont encore dissimulés. Le lieutenant Edward Douglas de la policière d’investigation de Los Angeles dira à ce propos :
« J’ignore si nous arriverons jamais à bout de tous ces cadavres, beaucoup sont encore dissimulés ! »
À nouveau, l’appartement de Patrick Kearney et David Hill est sujet à des fouilles. On découvre au bout de cette nouvelle recherche, des traces de sang et des cheveux appartenant à la dernière victime, John Otis LaMay.
La police enquêta aussi auprès de la communauté gay de Los Angeles, notamment dans les « villages » du Castro, de Selma Avenue et de Macarthur Park. La photo des deux suspects est montrée aux témoins qui attestent les reconnaitre, le couple était apparemment habitué du coin, et ils leur arrivaient, aussi bien Patrick Kearney que David Hill, de venir ensemble pour draguer et embarquer des garçons du quartier.
Au terme de l’enquête, David Hill âgé de 34 ans, sera finalement écarté des soupçons de meurtre qui pèsent sur lui et sera totalement blanchi, même son hypothétique participation dans les crimes de son petit ami, sera écartée. Au terme de sa garde à vue, il est remis en liberté.
L’attention des policiers se concentra dès lors sur cet étrange individu qu’est Patrick Kearney. Un ingénieur en aéronautique, un employé tout ce qui a de plus sérieux et de modèle dans sa firme, un homme d’une intelligence hors du commun, s’exprimant aisément dans sept langues étrangères.
Quand on le présente à un expert psychiatre, il va s’avérer que son QI équivaut à 180, alors que même des individus extrêmement intelligents ne peuvent en général se targuer d’en posséder que 168. Cette intelligence supérieure au commun des mortels, l’a certainement aidé pour commettre ses crimes et se dissimuler de la police pendant de longues années sans éveiller ne serait-ce qu’une fois, le moindre soupçon !
La police apprend aussi qu’il a été marié avant de se mettre avec David Hill en 1966 et que le couple formé par les deux hommes avait eu son lot de hauts et de bas, surtout de bas, Kearney reprochant à Hill de l’avoir rendu jaloux plus d’une fois avec son comportement volage et immature.
Au terme d’un long interrogatoire, Patrick Kearney finit par avouer vingt-huit homicides suivis d’actes de nécrophilie, de sodomie, et de démembrement. Il relata aux policiers son mode d’emploi qui consiste à tirer d’abord une balle dans la nuque de la victime, avant de la découper.
Il raconte que cette façon de faire, lui vient de l’enfance, quand il fut introduit à la mort rituelle du cochon par son père. Sa première victime, dont il ignore le nom, il l’a assassiné à Culver City, le quartier où il a vécu alors qu’il commençait à travailler chez Hughes Aircraft. Kearney donnera aussi aux policiers l’adresse de la maison et l’indication pour trouver les restes de la victime à l’emplacement où il l’avait laissée à l’époque.
Les enquêteurs feront également la découverte du squelette de George, l’ancien ami de David Hill, que Patrick Kearney avait tué dans son sommeil.
Suite à la confession des vingt-huit meurtres, il avoue sept autres homicides, respectivement commis entre 1965, un an avant sa rencontre avec David Hill et 1977, Otis LaMay étant la dernière victime reconnue qui a permis son arrestation.
Ses victimes connues à ce jour sont chronologiquement : Kenneth Eugen Buchanan, Merle Chance, John Demchik, Wilfred L.Fleherty, Michael McGhee, Albert Rivera, Ronald Dean Smith et John Otis LaMay.
Afin d’éviter la condamnation à mort, on conseilla à Patrick Kearney de plaider coupable, ce qu’il fera. Lors de son procès, il plaide coupable pour 21 charges de meurtres avec préméditation. Au terme des délibérations du jury, il sera condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie de 21 ans de sureté. Jamais il n’inclura David Hill dans ses crimes que ça soit en qualité de complice, de « recruteur » de potentielles victimes ou de racoleur, il dira à ce sujet que David a toujours été absent quand les crimes avaient lieu et que lui agissait toujours seul.
Lors de la sentence, le juge d’instruction, Me Breckenridge ,dira sur « le tueur de l’autoroute » :
« Patrick Kearney est une insulte pour l’Humanité ! »
Il purge encore sa peine dans la prison d’État de Mule Creek en Californie. Aux dernières nouvelles, il a été transféré dans une autre prison relevant du comté de Los Angeles.
Source : dailybreeze
Il y a des serials killers capables du pire, mais qui ne laissent pas planer l’ombre d’un doute sur leur identité. Tout le monde tend à penser qu’un tueur en série est généralement quelqu’un d’extrêmement fort physiquement avec une apparence redoutable et diabolique. Ce n’est pas toujours le cas et Patrick Wayne Kearney en est la preuve.
Pendant dix ans, cet ingénieur fera la terreur de la communauté homosexuelle qu’il n’a pas cessé de tuer et de tourmenter. Pendant dix ans, ses meurtres resteront impunis en absence de preuves tangibles. On ne saura jamais rien sur les motifs des homicides qu’il a perpétrés sur une période étendue entre 1965 et 1977, incluant parfois même des garçons ne dépassant pas l’âge de huit ans, qu’il kidnappait sans état d’âme.
Est-ce le harcèlement vécu à l’école durant l’enfance, ou peut-être encore la vision des animaux de la ferme abattus violemment par son père, George Kearney, ou encore la jalousie maladive qu’il éprouva, une fois adulte et en couple avec un autre homme, qu’il l’aurait poussé à commettre ces horreurs ?
Hormis le surnom du « tueur au sac poubelle », Kearney fera également partie d’un bien triste palmarès, celui des « Freeway killers » avec William Bonin et Randy Kraft, deux autres célèbres tueurs, opérant sur les routes, les trois hommes avaient pour points communs leur résidence en Californie, leur âge rapproché, la même période de crimes (années 70 et 80), leur homosexualité qui les a beaucoup fait souffrir et mal acceptés par leur entourage, enfin, tous les trois obéissent à cette règle de tueurs masculins véhiculés, constamment « en chasse », un élément que l’on retrouve aussi chez d’autres criminels de sexe masculin et pas nécessairement homosexuels.
Si l’on compare ceci avec les meurtrières femmes, on remarque que ces dernières ont tendance à ne s’en prendre qu’à l’entourage proche (parents, frères et sœurs, conjoints, enfants, amants, clients, supérieurs…) et rarement dans la violence. Les serials killers au féminin, ayant tendance à privilégier des techniques moins « violentes » et plus discrètes : injections de médicaments, poison, strangulation avec un oreiller. C’est là où les meurtriers des deux sexes diffèrent et se rejoignent.
Si rares sont les gens qui connaissent ou sont familiers avec le cas de Patrick Wayne Kearney c’est sans doute à cause de sa contemporanéité avec d’autres redoutables criminels qui lui volèrent la vedette, si on peut s’exprimer ainsi. Au moment de l’arrestation de Kearney, l’Amérique était aux prises avec la folie bestiale et sanguinaire de la secte de Charles Manson et le scandale médiatique international qui en découla, des confessions pleines d’esprit de Ted Bundy qui aimait s’accaparer l’attention des caméras de télévision, donnant des interviewers telle une vedette et recevant des propositions de mariage au fin fond de sa cellule, sans oublier bien sûr, l’homme rondouillard et souriant, le businessman aguerri et ambitieux, sombrant graduellement dans la folie et devenant le clown démoniaque et effrayant en la personne de John Wayne Gacy !
Pour ne citer que ces trois cas, on comprendra que l’Amérique des années soixante-dix avait assez de pain sur la planche pour s’occuper d’une communauté aussi discréditée et presque méconnue qu’était la communauté homosexuelle dans ces temps-là ; une communauté qu’on a longtemps associée au monde de la nuit, de la drogue, du sida et de la débauche et que le gouvernement américain a pris soin, pour calmer les esprits, de regrouper dans des « villages » dans chaque ville.
Le quartier de Castro en Californie, reste l’emblème de cette période d’interdits moraux et sociaux, car c’était de là que le mouvement des libertés pour les minorités a commencé, initié par l’activiste Harvey Milk qui sera assassiné avec son amant peu après son accès au monde de la politique.
Prisonnier modèle, Patrick Kearney s’illustre par sa bonne conduite en détention.
Prés de 43 ans après les meurtres de l’autoroute, Kearney s’est depuis découvert une vraie vocation d’écrivain. Il s’est spécialisé dans la rédaction d’ouvrages sur l’ésotérisme et le paranormal, ses domaines de prédilection. À ce jour, il a écrit quatre essais sur le sujet notamment ,« Le véritable dragon rouge », « Clavicule de Salomon », « Vie en mer (réflexion sur la vie en milieu carcéral) », et « Formule Balck Scholes ». Certains ont même été publiés.
Avec prés de quarante homicides à son actif, il reste à ce jour l’un des serials killers les plus redoutables de la deuxième moitié du 20e siècle, mais aussi l’un des plus intelligents individus n’ayant jamais existé.
Patrick Wayne Kearney est un ingénieur en aéronautique, au QI de 180 et parlant couramment sept langues étrangères, qui a créé une psychose sur les routes californiennes.
Celui que l’on surnommera plus tard « le tueur au sac poubelle » ou « Le tueur de l’autoroute », fera entre 1965 et 1977, plus d’une trentaine de victimes, principalement des hommes homosexuels, assassinés, découpés et abandonnés dans des sacs plastiques le long des routes du Golden State.
Les victimes de Kearney étaient triées sur le volet : de jeunes hippies, des drogués ou des fugueurs sans attaches, qu’il prenait en stop et à qui il proposait gentiment aide et argent avant de fermer sournoisement le piège sur eux. Au bout de son périple meurtrier, Kearney choisira d’aller lui-même se dénoncer à la police. Hormis les assassinats, il sera aussi accusé d’actes de cannibalisme et de nécrophilie.
Les sources :
- Patrick Kearney: Travaux
- Patrick Kearney
- Patrick Kearney: le tueur de sacs poubelles
- PATRICK WAYNE KEARNEY
- Patrick Wayne Kearney
- patrick kearney
- The Trash Bag Killer, Partie 2
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